Parce qu’il y a des paroles…

Parce qu’il y a des paroles et des musiques qui marquent des instants.
Petit homm’age à un grand homme du rock français malgré tout.
Johnny Halliday (1943-2017)

et puis je sais

Et puis je sais tous ces regards sur moi
Et puis je sais tous ces mots qu’on ne dit pas
Et puis je sais tout ce que j’aurais pu faire
A défaut de me taire
Quand j’approchais l’enfer

Et puis je sais les sourires qu’on invente
Les mains glacées,
Les longues heures d’attente
Et puis je sais les matins fatigués
Par trop de mots gâchés
Trop de rêves envolés

Et puis je sais qu’il y a eu des colères
Des cris lâchés, des mots lancés en l’air
Et puis je sais tout ce que j’aurais pu dire
A défaut de souffrir
Quand je les voyais venir

J’ai crié tant de fois pour qu’on m’entende mieux
Si souvent maladroit, si souvent malheureux
J’ai garé mes angoisses sur des parkings de haine
J’ai payé des ardoises bien plus chères que mes chaînes
Mais je sais qu’on ne pardonne rien
A qui se trompe de destin
Sur ce drôle de chemin

Et puis je sais 

Et puis je sais ce jouet trop fragile
Qu’on ne donne jamais mais qu’on te prête facile
Et puis je sais toutes ces nuits inquiétantes
La peur collée au ventre
Pour remonter la pente

Et puis je sais les silences entendus
Et puis je sais toutes ces choses qu’on ne fait plus
Si j’ai glissé sur des lits de hasard
Dans quelques nuits trop noires
Pour quelques heures d’espoir

J’ai essayé de vivre au milieu des remords
J’ai tenté de survivre quand on me croyait mort
Si j’ai cru pour de bon aux amitiés poussières
Chercher la solution au fond de quelques verres
C’est que j’avais peur, que les autres me voient
Comme je vois les autres, j’avais si peur de moi

Et puis je sais

 

 

l’envie

Qu’on me donne l’obscurité puis la lumière
Qu’on me donne la faim la soif puis un festin
Qu’on m’enlève ce qui est vain et secondaire
Que je retrouve le prix de la vie, enfin !

Qu’on me donne la peine pour que j’aime dormir
Qu’on me donne le froid pour que j’aime la flamme
Pour que j’aime ma terre qu’on me donne l’exil
Et qu’on m’enferme un an pour rêver à des femmes !

On m’a trop donné bien avant l’envie
J’ai oublié les rêves et les « merci »
Toutes ces choses qui avaient un prix
Qui font l’envie de vivre et le désir
Et le plaisir aussi
Qu’on me donne l’envie !
L’envie d’avoir envie !
Qu’on allume ma vie !

Qu’on me donne la haine pour que j’aime l’amour
La solitude aussi pour que j’aime les gens
Pour que j’aime le silence qu’on me fasse des discours
Et toucher la misère pour respecter l’argent !

Pour que j’aime être sain, vaincre la maladie
Qu’on me donne la nuit pour que j’aime le jour
Qu’on me donne le jour pour que j’aime la nuit
Pour que j’aime aujourd’hui oublier les « toujours » !

On m’a trop donné bien avant l’envie
J’ai oublié les rêves et les « merci »
Toutes ces choses qui avaient un prix
Qui font l’envie de vivre et le désir
Et le plaisir aussi
Qu’on me donne l’envie !
L’envie d’avoir envie !
Qu’on rallume ma vie !

 

souvenir …